RHIZARTHROSE

Description de la pathologie

L’arthrose de la main est la plus fréquente de toutes les formes d’arthrose. Elle peut toucher toutes les articulations de la main, et en particulier les articulations des doigts, entre les phalanges. C'est la raison pour laquelle on parle souvent d'arthrose digitale. Lorsqu’elle touche spécifiquement le pouce, on parle de rhizarthrose.

 

La rhizarthrose ou arthrose de la base du pouce est une pathologie très fréquente, souvent bien tolérée, qui touche 20% des femmes en majorité âgées de 50 à 60 ans. Elle est, par ailleurs, quasi inexistante avant 50 ans chez l’homme alors qu’elle est déjà présente chez 8% des femmes. Elle correspond à l’usure chronique du cartilage qui recouvre le trapèze et le premier métacarpien à la base du pouce.

 

La rhizarthrose évolue pour son propre compte et de manière indépendante de l’arthrose digitale. Elle touche le plus souvent les deux pouces et survient aux alentours de la ménopause.

 

La rhizarthrose est douloureuse avec des douleurs vives et lancinantes, évoluant par crises parfois intenses, est située à la racine du pouce (près du poignet). Elle s’accompagne de craquement et entraîne le manque de force de la pince pouce-index, le lâchage des objets et une difficulté grandissante de préhension. On note une déformation du pouce par « fabrication » d’os au niveau de l’articulation malade (bosse), mais aussi par une posture caractéristique appelée « pouce en Z ».

 

La rhizarthrose est parfois la conséquence d’une fracture, d’un rhumatisme ou d’une infection. Mais le plus souvent la cause exacte de l’arthrose n’est pas connue. Les facteurs prédisposant à cette affection sont nombreux : dégénératifs (comme pour toute arthrose), mécaniques (mouvements répétés du pouce), héréditaires et familiaux...

Traitement médical et chirurgical de la rhizarthrose

Dans un premier temps, le traitement est médical faisant appel aux antalgiques et anti-inflammatoires, à électrothérapie et aux ultra sons. Parfois des infiltrations de l’articulation sont prescrites et, surtout, la mise en place d’une attelle de repos (orthèse), portée a nuit.

 

La chirurgie n’est envisagée qu’après échec du traitement médical ce qui est fréquemment le cas si l’arthrose est assez importante. Plusieurs options chirurgicales sont possibles.

 

Dans le cas d’une arthrose débutante du pouce, on a recours à l’arthroscopie. C’est une chirurgie légère qui permet une récupération rapide en conservant la longueur et la mobilité du pouce. Des progrès récents dans le domaine de l’arthroscopie des petites articulations et du remplacement articulaire de l’articulation trapézométacarpienne permettent d’adapter l’intervention au stade d’évolution de chaque patient, en favorisant une récupération plus rapide et plus complète, tout en considérant d’autres interventions en cas de détérioration.

 

Si l’arthrose est plus sévère, on peut pratiquer différents types d’interventions suivant les cas, mais le Professeur Tropet intervient avec la technique dite du Greffon cartilagineux costal en reconstruction articulaire. Mise au point par le Professeur Tropet, cette technique constitue une innovation intéressante dans le domaine de la chirurgie de la rhizarthrose car elle vient remplacer de façon avantageuse la pose d'une prothèse.

Greffon cartilagineux costal en reconstruction articulaire
Greffon cartilagineux costal en reconstruction articulaire
Chirurgie classique de la rhizarthrose
Chirurgie classique de la rhizarthrose

Les traitements chirurgicaux classiques de la rhizarthrose sont la trapézectomie et la pose d'une prothèse trapézométacarpienne.

 

La trapézectomie consiste à ôter l’os souffrant d’usure du cartilage : le trapèze. Pour stabiliser le pouce, on associe le plus souvent une ligamentoplastie, c’est à dire l’utilisation d’un tendon du voisinage qui est faufilé à la base du premier métacarpien.

La prothèse trapézométacarpienne consiste à placer une prothèse pour rétablir la longueur de la colonne du pouce.

 

L'inconvénient pour ces interventions est une diminution de la force de la main pour la trapézectomie et le risque de descellement important et des complications fréquentes pour la prothèse trapézométacarpienne.

La technique du greffon cartilagineux costal articulaire permet une reconstitution articulaire plus naturelle avec un apport de cartilage pris sur une côte du patient. Elle apporte une réponse chirurgicale alternative avec une meilleure stabilité dans le temps car l'anatomie osseuse est mieux respectée. Ainsi, le pouce conserve une meilleure position et la main une bonne force de serrage avec, dans 84% des cas, la disparition totale des douleurs.

Principe de la chirurgie de la Rhizarthrose par reconstruction articulaire à l'aide d'un greffon cartilagineux
Principe de la chirurgie de la Rhizarthrose par reconstruction articulaire à l'aide d'un greffon cartilagineux

Suites et complications possibles de la chirurgie de la rhizarthrose

Quelle que soit la technique, les risques sont à peu près identiques à toutes les interventions chirurgicales mais la technique du Professeur Tropet de Greffon cartilagineux costal en reconstruction réduit largement les risques et les suites par rapport aux techniques opératoires classiques de la Rhizarthrose. On ne constate pas de nécrose du greffon cartilagineux.

Parmi les complications plus spécifiques, mentionnons l’algodystrophie qui se traduit par un enraidissement et des douleurs diffuses de la main, le plus souvent régressifs en quelques mois. Une irritation des branches sensitives du nerf radial (petits nerfs sensitifs innervant le pouce) provoquant des fourmillements peuvent également persister.

 

Ces interventions ont pour but d’améliorer la mobilité et de supprimer la douleur engendrée par l’arthrose mais elles ne redonnent jamais un pouce normal et ne permettent pas de récupérer la force de serrage complète de la main. Mais on notera que la récupération de la force de serrage est beaucoup plus importante avec la technique du Greffon cartilagineux costal en reconstruction.