MALFORMATIONS MAMMAIRES

Présentation de l’intervention

Les malformations des seins chez la femme sont le plus souvent diagnostiquées à l’adolescence lorsque la glande mammaire se développe. Les malformations du sein entraînent un retentissement psychologique important chez les adolescentes et justifient une  intervention chirurgicale précoce.

Dans les malformations concernant le volume dans lesquelles, on distingue à côté de l’hypertrophie (volume trop important des seins), l’hypotrophie pouvant aller selon la sévérité vers l’aplasie ou l’amastie (absence totale de seins). Ces 2 anomalies peuvent être unilatérales c’est-à-dire ne concerner qu’un seul coté ou être intriquées. Chacune est alors responsable d’une asymétrie mammaire dont le traitement uni ou bilatérale sera adapté selon les cas: réduction ou/et augmentation par prothèse.

Principales malformations mammaires

Les seins tubéreux

Dans les malformations concernant la forme, la plus fréquemment diagnostiquée par les chirurgiens plasticiens, on trouve le syndrome des seins tubéreux. Il s’agit d’une malformation congénitale du sein, qui dans sa forme la plus sévère prend un aspect tubulaire, d’où le nom tubéreux, avec une base d'implantation sur le thorax très rétrécie. Les causes de cette malformation sont inconnues. Il semble que des anomalies de la glande, ou de ses attaches à la peau et au muscle grand pectoral en profondeur gênent l'expansion de la glande durant la croissance, et ce, notamment dans la partie inférieure du sein, située sous l'aréole. On distingue 3 grades principaux.

Dans le grade I (le plus répandu), l'aréole regarde en bas et en dedans. Dans cette forme le sein n'est pas toujours hypotrophique, mais il peut être de volume normal, voire hypertrophique.

Dans le grade II, l’aréole regarde en bas.

Dans le grade III (le plus rare), la base mammaire est rétrécie dans les deux sens et le sein prend un aspect de tubercule. Selon le grade, différentes techniques sont envisageables.

Pour le grade I, on préconise une plastie mammaire avec cicatrice verticale ou en J ou en T renversé, équivalente à celles des plasties mammaires pour lifting des seins ou pour réduction.

Pour les grades 2 et 3, des implants mammaires, associés à une plastie mammaire : la cicatrice est située autour de l'aréole. Elle est parfois associée à une courte cicatrice verticale. Dans tous les cas, des retouches sont possibles. Le lipofilling peut être utile pour combler par de la graisse les zones non corrigeables par les techniques classiques. Le traitement associe ces techniques à une augmentation par prothèses (et maintenant par lipomodelage) car les hypotrophies sont fréquentes. L’intervention s’adresse souvent à des patientes jeunes, Les résultats sont en général satisfaisants.

Le syndrome de Poland

Cette anomalie de croissance touche à la fois les hommes et les femmes. Il s’agit d’une malformation congénitale qui associe des anomalies thoraciques et des anomalies du membre supérieur homolatéral. Le signe clinique constant est l’absence de développement au moins partiel du muscle grand pectoral. Chez la femme, la glande mammaire est généralement insuffisamment développée, parfois totalement absente avec une peau rigide adhérant aux côtes. L'aréole et le mamelon sont généralement de petit diamètre et anormalement hauts et externes. Parfois, ils sont totalement absents. Le traitement repose sur plusieurs techniques associant l’injection de graisse (lipofilling ou lipostructure par greffe de cellule graisseuses), la prothèse sur mesure et dans certains cas le comblement de la dépression par lambeau de muscle grand dorsal.

Les mamelons invaginés

Parmi les malformations portant sur le mamelon, on peut citer le défaut de saillie des mamelons (en raison d’un rétraction des canaux apportant le lait) responsable d’un aspect invaginé des mamelons. Le mamelon inversé, également appelé ombiliqué, est généralement une malformation congénitale qui se traduit par l’absence visuelle de mamelons ou une présence très peu proéminente. Les mamelons sont à l’intérieur du sein au lieu d’être à l’extérieur. Cette anomalie est due à l’enroulement sur eux-mêmes des canaux galactophores (qui acheminent le lait maternel vers le mamelon) ou à la brièveté de ceux-ci. Les mamelons invaginés peuvent empêcher l'allaitement et / ou avoir un retentissement sexuel. Une femme sur 10 est atteinte de cette déformation, d’un ou de deux seins. Cette malformation peut être également la conséquence d’une infection (galactophorite).

On distingue 3 niveaux d’inversion du mamelon : les mamelons sont inversés au repos, mais peuvent être projetés par le froid ou la stimulation ; les mamelons sont inversés au repos et peuvent être projetés physiquement à traction manuelle ; les mamelons inversés demeurent inversés et ne ressortent jamais. Le degré de mamelons inversés peut être le même des deux côtés ou peut différer d’un côté à l’autre.

La chirurgie est généralement nécessaire pour corriger le 3e niveau d’inversion. Elle est réalisée sous anesthésie locale. L’intervention consiste à faire une légère incision de 2 à 3 millimètres des canaux galactophores afin de permettre l’extériorisation du mamelon. La cicatrice se trouve généralement à la base du mamelon, mais peut parfois être faite au milieu de l’aréole, tout dépend de la technique utilisée.

La chirurgie qui respecte les canaux galactophores pour conserver les possibilités d'allaitement donnent des résultats variables ; la résection totale des canaux galactophores donne des résultats constant mais ne permet plus l'allaitement.

L’asymétrie mammaire (avant mamelons invaginés)

Les asymétries mammaires sont fréquentes, peu visibles la plupart du temps, elles ne nécessitent une correction que si elles sont gênantes. Elles se caractérisent par une différence de volume mais aussi de forme entre les deux seins. Une position différente au niveau du thorax peut aussi provoquer l’asymétrie. Plusieurs techniques peuvent corriger une asymétrie mammaire. La correction s’effectue le plus souvent sur les deux seins pour obtenir une meilleure symétrie, mais cela n’est pas systématique. En fonction du volume et de la forme des seins, le chirurgien pratiquera : une augmentation mammaire par lipofilling ou par prothèse ; une plastie mammaire de réduction ; une plastie mammaire de redrapage en cas de ptôse. Pour une augmentation unilatérale du volume, il privilégiera la technique du lipofilling et la pose de prothèses pour les augmentations bilatérales. Les cicatrices d’incision dépendent de la technique chirurgicale réalisée: cicatrice périaréolaire, cicatrice verticale de lifting mammaire, cicatrice en T inversé. Les deux seins ne possèderont pas forcément les mêmes cicatrices.

Ces opérations peuvent être prises en charge par la sécurité sociale.